Chaloupe

CLCV : Continuer à se déplastifier au quotidien

 

L’institut de recherches Stockholm Resilience Center a estimé en janvier 2022 que l’humanité venait de franchir, notamment après le changement climatique et l’érosion de la biodiversité, une cinquième limite critique avec la pollution chimique de la planète. Les plastiques qui sont des perturbateurs endocriniens suspectés d’être à l’origine de nombreuses maladies (cancers, autisme, diabète...) se retrouvent en masse partout dans le milieu naturel, les rivières et les mers mais aussi dans le corps humain.
Le 25 avril, la commission européenne a publié sa feuille de route pour la réduction des substances chimiques : 4 000 à 7 000 substances pourraient ne plus être commercialisées d’ici à 2030.
La CLCV, qui mène depuis quelques années une campagne de déplastification sur le département, juge très positif ce projet qui concerne les PVC (utilisés notamment dans les jouets, les emballages alimentaires...), les phtalates, les retardateurs de flamme, les bisphénols, le PFAS (utilisé dans les ustensiles avec revêtements antiadhésifs), etc. Autant de produits que la CLCV, dans ses animations « Stop aux toxiques », déconseille d’utiliser en privilégiant toujours le verre, l’inox ou la fonte (voir le site clcv-finistere.fr). Pour les prochaines animations « Stop aux toxiques » et « Maison nette pour ma planète », prendre contact au 02 98 95 34 41.

Création d’un fonds de réparation inédit pour les appareils électroménagers et électroniques

 

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) amorce une accélération vers le changement des habitudes de consommation et la gestion des déchets électriques et électroniques (EEE) en France. Elle a créé un fonds dédié au financement de la réparation des équipements électriques et électroniques hors garantie.
Lancé courant 2022, ce fonds a pour objectif de réduire le coût de la réparation pour les consommateurs. Il sera financé par les éco-organismes, Ecosystem et Ecologic, grâce aux contributions des producteurs d’EEE. En effet, le principal frein à la réparation est son coût. Il apparaît aux consommateurs qu'acheter un appareil neuf est trop souvent moins cher que le réparer. Ce fonds vise également à avoir un impact positif sur l’environnement (réduction de la pollution des déchets, limitation de la consommation des ressources). Il permettra aussi de mettre en valeur une profession qui a besoin de recruter les réparateurs de demain.
La CLCV en charge de l’observatoire du fonds de réparation
Un observatoire du fonds de réparation de ces appareils a été mis en place afin d’étudier le bon fonctionnement du dispositif. Il a été placé sous la responsabilité de l’association CLCV, indépendante des réparateurs, des pouvoirs publics et des éco-organismes. La prise en charge de cet observatoire est apparue à la CLCV comme évidente car conforme aux valeurs de protection du consommateur et tournée vers l’économie circulaire. D’ores et déjà, la CLCV a prévu une veille tarifaire afin d’étudier au plus juste l’impact de ce soutien financier.
Les éco-organismes transmettront à l’association des données sur les réparations qui ont bénéficié du soutien. Celles-ci permettront d'étudier le comportement des consommateurs vis-à-vis de la réparation et de cerner les facteurs qui la favorisent. La CLCV a également vocation à être la vigie du marché, notamment sur les pratiques tarifaires. Toutes les données statistiques, rapports et bons conseils seront publiés sur son site internet www.clcv.org

Face à la cinquième limite planétaire atteinte, déplastifions-nous !

 

Le 18 janvier 2022, selon le Stockholm Resilience Center, les rejets de matières chimiques et plastiques ont atteint un point critique. Avec les 350 000 types de produits chimiques fabriqués dans le monde (production multipliée par cinquante depuis 1950), « Nous avons franchi la cinquième limite planétaire ».
Selon ces scientifiques, sur les 9 limites planétaires, quatre ont déjà été franchies :
  - le changement climatique,
  - l’érosion de la biodiversité,
  - la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore,
  - le changement d’utilisation des sols.

Or franchir une limite planétaire, c’est ne plus pouvoir revenir en arrière et s’exposer à un emballement.

Cette pollution chimique et plastique se retrouve :
  - dans les rivières. Ex. dans la Seine : 45 particules par mètre cube d'eau, et de 300 à 3 000
micro-plastiques par kilo de sédiments en 2021 ;
  - dans l’air : jusque sur les hauteurs de l’Everest ;
  - dans les sols. Ex. la vigne : 3 % des terres agricoles mais 20 % des pesticides ;
  - dans les mers : les fonds marins sont recouverts de plus de 8 millions de tonnes de plastiques ;
  - chez les animaux : poissons, crustacés. Ex : une fibre de micro-plastique par gramme de chair de moule dans la Seine ;
  - chez les humains : jusque dans le placenta humain.

Or cette pollution chimique et plastique, ce sont des perturbateurs endocriniens.

Que faire ? Chacun est responsable de la pollution et peut agir à son niveau. La CLCV diffuse un dépliant expliquant comment se déplastifier face à l’urgence climatique.

Elle propose aux consommateurs trois gestes simples de déplastification :
  1- Acheter sans plastiques : pas de sacs plastiques, préférer le vrac, produits sans plastiques...
  2- Cuisiner sans plastiques : ustensiles en inox, en fonte, en verre...
  3- Consommer l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille plastique.


Communiqué de presse (*)


Projet de loi anti-gaspillage et économie circulaire : les sénateurs recentrent la consigne sur le réemploi et la réutilisation et lancent une offensive contre les déchets plastiques


Ce mardi 19 septembre, les sénateurs réunis en commission du développement durable ont voté, à une très large majorité, le retrait de la très discutable consigne pour recyclage sur les bouteilles en plastique défendue par les industriels de la boisson. Son intérêt environnemental était clairement insuffisant (à peine 1 à 2 kg de plastique recyclé par an et par habitant) au regard des vrais enjeux sur les déchets plastiques, de son coût pour les consommateurs et les contribuables, et des perturbations qu’elle aurait provoqué sur la collecte sélective et le tri.


A la place, les sénateurs ont très majoritairement opté pour une stratégie ambitieuse en faveur de la réduction de tous les déchets plastiques et d’un recyclage maximal de tout le gisement (et pas seulement les 10% de bouteilles plastiques) d’ici 2025. Pour rappel, la plupart des milliers de produits de grande consommation en plastique n’ont à ce jour aucune solution de collecte sélective et recyclage, contrairement à la bouteille plastique qui fait l’objet d’une collecte sélective de proximité, organisée par les collectivités depuis près de 30 ans. Les sénateurs ont également adopté des mesures visant à privilégier l’eau du robinet, pour réduire l’utilisation de bouteilles plastiques. Quant à la consigne, le Sénat a décidé de lui rendre ses lettres de noblesse en proposant son utilisation exclusive pour des solutions de réemploi et de réutilisation, permettant de réduire véritablement les déchets.


Les associations de consommateurs, de collectivités locales et les fédérations des entreprises du recyclage saluent la prise de position courageuse et ambitieuse des sénateurs en faveur d’une politique plus transversale et plus ambitieuse pour la réduction, le réemploi, le recyclage et la gestion des déchets et en particulier des déchets plastiques. Les sénateurs ont également fait le choix de chercher les solutions les plus pertinentes, en renforçant notamment la collecte séparée sur les bouteilles nomades consommées hors foyer, pour concilier une meilleure protection de l’environnement, une préservation du pouvoir d’achat des Français et la défense des services publics locaux de collecte des déchets auxquels sont attachés les Français.
Elles appellent au dialogue entre le Sénat et l’Assemblée nationale d’ici le vote définitif de la loi pour favoriser la construction d’un vrai projet fédérateur en faveur de l’économie circulaire et de la lutte contre le gaspillage qui doit désormais faire partie du quotidien des Français dans tous les territoires.

(*) Communiqué commun publié par 10 associations de consommateurs (dont la CLCV), de collectivités locales et fédérations d'entreprises du recyclage