- Catégorie : Energie
La transition énergétique engagée, mais des questions demeurent
Les pouvoirs publics viennent de présenter le projet de loi tant attendu sur la transition énergétique. Ce projet de loi va dans le bon sens, même si des questions demeurent.
Il va dans le bon sens car il fixe un objectif ambitieux de réduction de moitié de la consommation d'énergie en 2050. En France, les bâtiments représentent 40 % de notre consommation d'énergie. Ce sont de véritables passoires thermiques et des foyers de précarité énergétique. 31 % sont chauffés à l'électricité, moyen de chauffage le moins efficace et le plus cher. La rénovation thermique est une priorité absolue au niveau énergétique comme au niveau social.
Le projet de loi promeut ensuite les énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français, puisqu'elles devront représenter le tiers de notre consommation en 2030. La France, qui accuse un retard important sur ce point par rapport aux pays du Nord, devra mettre les bouchées doubles pour se mettre à niveau.
Enfin, le projet de loi prévoit la réduction de 75 % à 50 %, à l'horizon 2025, de la part du nucléaire dans la production d'électricité. C'est un premier pas en avant, même s'il reste modeste.
Dans ce contexte nouveau, la CLCV réaffirme que la centrale à gaz projetée à Landivisiau, centrale fossile et polluante, est de plus en plus anachronique. Parallèlement, de nombreuses interrogations subsistent.
En effet, alors que le plan d'action bâtiment qui prévoit la rénovation de 400 000 logements chaque année à partir de 2013 et 800 000 logements sociaux d'ici à 2020 a déjà pris du retard, le projet de loi ne précise pas comment les pouvoirs publics vont procéder pour parvenir à un rythme de croisière qui devrait être de 800 000 logements par an. Car en 2010, à peine
135 000 logements ont été rénovés ! Si l'on veut aller jusqu'au bout de la rénovation énergétique de tous les logements en France, la déductibilité fiscale doit être étendue bien au-delà de la fin 2015, le plafond de l'écoprêt à taux zéro doit être rehaussé et les règles ne doivent pas changer dans le temps comme c'est le cas depuis quelques années.
Sur le nucléaire, il est regrettable que contrairement à une promesse faite, la fermeture de la centrale de Fessennheim ne soit pas actée officiellement et que la durée de vie maximale des centrales nucléaire ne soit pas précisée dans la loi. Il s'agit là de questions majeures au regard de la sécurité des centrales vieillissantes en France. De plus, le démantèlement de Fessenheim permettrait d'évaluer le coût de cette opération, de dire qui va le payer et de prendre en compte son impact réel dans le prix du kwh nucléaire comparativement aux autres énergies.
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